vendredi 28 janvier 2011

Levez l'embargo sur la ville de Sfax



En écoutant les interventions des uns et des autres, y compris les Ministres de l'opposition dans ce gouvernement de transition, j'ai l'impression que Sfax continue à conserver le statut de ville ignorée, une ville à l'abandon, qualification qu'elle a amèrement obtenue depuis Bourguiba, Ben Ali n'a fait que terminer le travail pour la réduire à néant comme il l'a dit en privé..
Ces ministres ignorent que Sfax a formé des hommes et des femmes qui ont peiné pour que ce pays soit libéré, ils négligent peut être que cette région a sacrifié des martyrs, trois au cours de l’actuelle révolution... Personne ne peut douter que la grande manifestation du 12 janvier à Sfax était le grand tournant de la révolte populaire, c'est elle qui a secoué le régime et lui a fait perdre ses repères.. Le siège du Ministère de l'intérieur le 14 janvier à Tunis a achevé le travail déjà amorcé par une Tunisie profonde souffrante. Pour cela, une pensée particulière va à tous ces martyrs de Sidi Bouzid, Menzel Bouzaiene, Thala, Kasserine Gafsa, Gabes, Ben Guerdene, Tunis, Sousse, Bizerte,  Sfax et d’autres que j’oublis...
C'est la révolte de tous le tunisiens, sfaxiens compris, ne nous volez pas notre révolution.. Je pense à ça, parce que la tendance actuellement est de considérer Sfax comme appartenant à cette bande côtière privilégiée. Ce qui est totalement faux puisque les zones privilégiées ne dépassent pas les zones touristiques classiques..
A bas le régionalisme, à bas le régionalisme d'Etat œuvre du régime de Ben Ali..
Si non comment vous expliquez:
- qu'aucun grand projet de l'Etat tunisien n'a été réalisé à Sfax, à part les miettes qu'il nous donnent pour chaque plan de développement, puis les détournent avant la fin du même plan comme fut le cas pour le onzième plan..
- La Siape continue son travail d'asphyxie de la population,
l'infrastructure routière reste primitive (plus de 60% des rues restent à l'état de terre battu)
un port de plaisance que l'on refuse d'aménager depuis 30 ans..
- un Ministère du tourisme qui refuse de considérer Sfax come touristique malgré ses grandes potentialités dans le domaine
- un ministère de la culture qui autorise des constructions à quelques pas d’un patrimoine protégé par la loi,
- un Ministre de la culture qui demande en personne à un haut diplomate, qui veut garder l'anonymat, d'éviter même de mentionner Médina de Sfax Patrimoine mondial dans les activités culturelles de son ambassade, une demande ligitime de tout le pays et non seulement de Sfax..
- Des hauts cadres réorientent les investisseurs étrangers en les conseillant de s'installer en dehors de Sfax, le dernier en date est une grande entreprise allemande (pièces automobiles) qui a montré une affection particulière pour la ville de Sfax.
Pour cela: nous demandons à ce gouvernement de transition de:
- Désigner une nouvelle équipe au Gouvernorat, non RCD, indépendante, qui doit jouer pleinement son rôle pour préparer des assises solides pour le développement durable de la région et non pour faciliter l’exécution des plans suspects comme fut le cas pendant l'ancien régime..
- Demander à plusieurs figures de la Municipalité de Sfax, qui se reconnaissent, qui avaient un lien direct ou indirect avec la "mafia"  de l'ancien pouvoir de partir immédiatement en attendant de nouvelles élections libres non truquées..
- Désigner de nouveaux responsables des grandes administrations de l'Etat liées au développement à Sfax, l'Equipement en premier..
- Doter la ville de Sfax et en urgence d'un budget conséquent pour lui permettre de se redresser sur le plan économique et améliorer son infrastructure routière (les rocades et pénétrante N-S en premier) et ses services (Administration, Hôpital, Environnement). Les projets du 11ème plan, déjà dépassé, doivent être exécutés et sans tarder...
Une partie des ressources financières pourrait être prise sur les ressources économiques et financières de la région..
Vive la Tunisie, un pays uni, développée et prospère, non au régionalisme qui nous a longtemps divisé : le plus douloureux est celui de l’Etat...


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