lundi 27 décembre 2010

Sfax: Une pénétrante nord-sud pour décongestionner la circulation





• Sfax projette de construire une route littorale reliant la rocade du km 11 aux RN1 et 281 en passant par Sidi Mansour, Taparura, le front marin de la ville et Thyna

Adossée à la mer, Sfax a développé son réseau de communication routière en doigts de gant écartés, dont la paume serait le grand centre-ville et les doigts, une dizaine de routes disposées en éventail, menant vers Gremda, Menzel Chaker, El Aïn, El Afrane… Tunis, Mahdia.

Cela fait que le réseau routier va en se densifiant de l’extérieur vers la ville proprement dite. Résultat : des goulots d’étranglement et des «bouchons» à l’entrée de Sfax. Le tracé des avenues et des rues de cette dernière, conçu (du moins pour le centre-ville) au siècle dernier pour un parc automobile ne dépassant pas les 20 mille véhicules, est aujourd’hui complètement obsolète. Aujourd’hui, le Grand-Sfax compte plus de 500 mille habitants et près de 100 mille automobiles. Le problème a commencé à interpeller la municipalité au milieu des années 70 du siècle dernier quand la circulation avait commencé à s’intensifier, le parc automobile de la ville augmentant sans cesse. Depuis, il va en s’aggravant. Au début, la solution était relativement simple, quoique non radicale : rationalisation des circuits et des sens de circulation en ville, et généralisation des «feux tricolores». Vus de 2005, les replâtrages successifs initiés par les conseils municipaux depuis une trentaine d’années paraissent futiles. Le problème de la circulation automobile à Sfax est devenu un tel «casse-tête» qu’un spécialiste, après avoir longuement réfléchi à la question, aurait lâché : «Il faut tout raser et recommencer à zéro!». C’est dire le désarroi de tous ceux auxquels est dévolue la mission de «réfléchir» sur le plan directeur de la circulation dans la capitale du Sud.

Vision pessimiste? Certes. Et qui fait d’autant mieux ressortir le mérite de ce qui a été réalisé depuis quelques années. Plus, l’on nous dit que le meilleur est à venir!

Depuis quelques années, donc, les choses se sont nettement améliorées avec la réalisation des rocades Majida-Boulila, km 4, km 11… Avec la généralisation des ronds-points aux principaux carrefours de la ville. La circulation automobile à Sfax reste encore éprouvante mais y aurait-il encore possibilité de circuler en voiture, sans les travaux entrepris?

Ce qui est…

C’est au cours de la réunion du conseil de la circonscription municipale Sfax El Médina qu’a filtré la teneur de ce qui se fait et de ce qui se projette en matière de plan de la circulation. Et ce, grâce aux explications fournies par MM. Mehdi Chebli, directeur régional au ministère de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire, Mohamed Bouaziz, membre de la commission de la circulation et du transport (stratégie de développement du Grand-Sfax), et Ali Kamoun, directeur-adjoint chargé du réseau routier. Où il a été question de rappeler le dédoublement de l’ouvrage enjambant Oued El Maou, la modernisation de tronçons des routes nationales 1, 13 et 14. Des travaux en cours en vue de l’élargissement (2x2 voies) de la rocade du km 11 sur un tronçon de 28 km. Egalement des travaux en cours tout au long de la rocade du km4, dans lesquels se sont impliquées les municipalités de Sfax, Gremda, Chihia et El Aïn et qui consistent en l’élargissement de 5 m à 14 m et en l’aménagement de ronds-points…

… et ce qui reste à faire

Il reste à renforcer la RN 1 sur un tronçon de 50 km, la modernisation de la route de Gremda (drainage de la chaussée, élargissement et revêtement en enrobé sur une dizaine de km), l’élargissement de 4 ouvrages sur la rocade du km 11, il reste surtout à :

- Poursuivre les travaux d’aménagement de l’autoroute M’Saken-Sfax (10% de réalisation), sur 104 km en 2x2 voies, avec 5 échangeurs, 53 passages supérieurs, 3 passages inférieurs et 5 ponts (coût : 450MD). La fin des travaux est prévue pour octobre 2007.

- Réaliser l’échangeur prévu au niveau de «Qassas Bouassida», le premier à aménager en dehors de la capitale. Le coût en est estimé à 17MD. L’on apprend, par ailleurs, que l’appel d’offres est en cours de préparation.

- Réaliser la pénétrante nord-sud. C’est un projet relativement récent qui, affirme M. Mohamed Bouaziz, est… capital pour le «rééquilibrage» de la circulation en ville. En plus de son opportunité économique. Il s’agit, en fait, de 31 km de route continuant la rocade du km 11 à son aboutissement nord et longeant le littoral en passant par Sidi Mansour, la future Taparura, le port commercial, derrière Chatt El Krakna, la zone de Thyna pour rejoindre les RN1 et 281.

Cette pénétrante permettra, en définitive, de desservir et la cité et plusieurs zones économiques, sans traverser la ville, ce qui est dénature à détourner un important flot de circulation vers la périphérie.

Nous voyons donc Sfax de 2007/2008 avec des rocades plus larges, un échangeur et un grand carrefour giratoire à Bouassida, une pénétrante nord-sud et… à une petite heure d’autoroute de M’Saken.

Rafik BENZINA
Source: La Presse

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