samedi 23 juillet 2011

دراسة حول سبل تنشيط مطار صفاقس/طينة الدولي



صفاقس (وات) - أبرزت دراسة حول تنشيط مطار صفاقس/طينة الدولي (ولاية صفاقس)، افتقاره الى التنظيم المحكم للرحلات وغياب التواصل مع مختلف شركات الطيران.
وبينت الدراسة، التي شملت 124 مؤسسة اقتصادية في صفاقس، وتم تقديمها، الخميس بصفاقس، انه رغم الطلب الكبير على مطار صفاقس/طينة الدولي في المجال الاقتصادي، ذلك ان اكثر من 62 بالمائة من المسافرين يقومون برحلات للمشاركة في صالونات ومعارض في الخارج غير ان هؤلاء يجدون صعوبة في استغلال المطار قصد التوجه إلى وجهات تقليدية مثل فرنسا وايطاليا وألمانيا وليبيا.
ودعت الدراسة، التي أعدها الاتحاد الجهوي للصناعة والتجارة والصناعات التقليدية بصفاقس بالتعاون مع المعهد العالي للدراسات التكنولوجية بالجهة، إلى إعادة التفكير في مواعيد الرحلات بالمطار حسب أيام الأسبوع وفترات السنة إضافة إلى العمل على خلق رحلات منتظمة للخطوط البعيدة في اتجاه بلدان مثل امريكا الشمالية واسيا وبلدان الخليج والشرق الاوسط بما يسهم في إحياء مطار صفاقس/طينة الدولي باعتباره احد مقومات لتنشيط الدورة الاقتصادية بالجهة.

mercredi 6 juillet 2011

Sfax, interdite de développement





Au milieu des années 80, un « savant" découpage du territoire divise la Tunisie en 8 zones dont le centre-est  qui inclut Sfax. La « capitale » de cette zone étant Sousse.
Sfax devient ainsi une ville de seconde importance et perd son statut de capitale du sud et du second poumon économique du pays  et perd par conséquent le rôle de locomotive de toutes  les régions limitrophes. Ce découpage, qui est toujours en vigueur, est la manifestation tangible du plan machiavélique pour marginaliser la seconde ville du pays, une ville rebelle et qui ne s’est jamais alignée sur les tyrannies successives. Ce découpage a eu d’énormes conséquences en termes de décisions d’investissements publics, d’organisation de l’administration et d’aménagement du territoire.   Un exemple de cela est le fait que la direction régionale de la douane a été déplacée à Sousse. Ainsi certaines formalités administratives ne peuvent plus se faire à Sfax alors que Sfax dispose d’un des ports les plus actifs du pays. Second exemple est que Sfax occupe la 18ème place en termes d’investissement public par tête d'habitant. 
L’autoroute n’arrive à Sfax qu’en 2008.  L’aéroport n’a été aménagé que très tardivement après une multitude de » batailles » de la société civile locale. Un aéroport qui ne fonctionne actuellement qu’à 5%.
(Sfax a été ainsi coupé des flux d’investissement étrangers. Elle n’attire aujourd’hui que 3% des investissements étrangers  alors qu’elle représente 10% de la population. Conséquence Sfax à loupé le virage de la mondialisation ).

Tous  ces  « freins « : absence de direction régionale des douanes , un port paralysé , un aéroport en veilleuse , un environnement  et  une qualité de vie médiocres n’ont  fait  que rendre la ville  enclavée, coupée du monde extérieure . Cela  a  entrainé  la  fuite  de  ses capitaux  et un manque d’investisseurs étrangers dans une ville  réputée par son dynamisme et  le sens de l’entreprenariat de  ses  habitants.
Le port ne fonctionne qu’à 30%/40% de sa capacité et le projet de le modernisé pour accueillir des conteneurs est encore sur le papier.  
L’acharnement des autorités fiscales  (contrôles fiscaux répétés contraignants et ciblés) et les incitations fiscales « bien étudiées », commerce parallèle, ont fini par vider Sfax de son industrie et de ses industriels soit pour fermer boutique ou pour aller s’installer dans les zones plus clémentes fiscalement.  CQFD : Sfax n’est plus le premier pôle industriel du pays qu’elle fut.
La qualité de la vie et l’état des infrastructures et des équipements publics est dans un état lamentable et indigne de la seconde ville du pays. Sfax a ainsi un taux de mortalité nettement supérieur à la moyenne nationale en raison d’une  pollution qui sévit depuis les années 50. Aujourd’hui une des usines NPK est fermée, la seconde SIAPE à peine à quatre km du centre ville continue à produire par elle-même autant de pollution que toute la zone industrielle de Gabes. La décision de fermer la SIAPE fut prise en 2008 pour être effective Juin 2011. Toujours rien à ce jour et les rejets de l'usine continuent à empoisonner  l’atmosphère , la mer et  la  nappe  la ville de ses senteurs.   Ces deux usines ont causé des dommages majeurs sur le littoral de Sfax coupant Sfax de sa mer. Une ville sur la côte mais qui tourne son dos à sa mer par la force des choses. C’est tout de même étrange que beaucoup de quartiers anarchiques s’entassent sur la côte alors dans le monde entier le bord de mer est toujours la partie la plus huppée.

Les 420 hectares de Taparura issus de dépollution de la côté nord infectée autrefois par la NPK) sont une vraie opportunité pour Sfax mais encore faut-il impliquer tout le monde dans la conception du projet et sortir du "voir-petit".

Autre chiffre marquant, Sfax a un taux de mortalité sur les routes supérieure à la moyenne nationale. Cela s’explique par l’état désastreux des infrastructures et l’absence de transport public. Routes et chaussées inadaptées et dans un état désastreux et soumis à la pression d’une circulation intense des automobiles  et des taxis individuels transformés en taxi collectifs font qu'on a plus de chance (façon de parler!!) de se faire tuer sur les routes des Sfax.  
Sfax a vu naitre un grand nombre de quartiers « sauvages » abritant 131 000 personnes issus d’un exode rural non maîtrisé et non géré. Ces quartiers occupent aujourd’hui moins que 2% de la superficie de la ville. Ceci veut dire des conditions de vie indignes, une vie  ni rurale ni citadine. Aujourd’hui ces quartiers exigent plusieurs centaines de millions de dinars d’investissement pour les réhabiliter, les intégrer dans la vie de la ville et pour donner à leurs résidents des conditions de vie décente.
Beaucoup des fils/filles de Sfax ont été obligés de quitter leur ville à la recherche d’un emploi prometteur ou de conditions de vie plus agréables ailleurs. Cet exode à double sens fait que le niveau du pouvoir d’achat a été baissé entrainant une paupérisation perceptible.

Tous  ces  « freins » : absence de direction régionale des douanes , un port paralysé , un aéroport en veilleuse , absence d’un statut de ville touristique, un environnement  et  une qualité de vie médiocres, etc. n’ont  fait  que rendre la ville  enclavée, coupée du monde extérieure . Cela  a  entraîné  la  fuite  de  ses capitaux  et un manque d’investisseurs étrangers dans une ville  réputée par son dynamisme et  le sens de l’entreprenariat de  ses  habitants.

Autre illustration du retard du développement : ce n’est pas pour rien que le prix du mètre carré est de l’ordre de 80-150 dinars dans les zones pour maisons individuelles alors que le prix d’un terrain équivalent sur Tunis serait de l’ordre de 500-700 TND et de 300-500 TND sur Nabeul ou Sousse.

Le retard du développement de Sfax n’a pas été le fruit d’un hasard mais d’une politique pensée, réfléchie et loin d’être innocente  par Ben Ali. Maintenant la donne politique a changé et l’équité entre les régions est possible.
Sfax doit reprendre son rôle de capitale du sud et  redevenir le second poumon économique de la nouvelle Tunisie, un poumon dont la Tunisie a grandement besoin en ces temps très difficiles. Ce rôle  elle  a  les  moyens de l’assumer.

Cela est possible grâce à une culture du travail et du travail bien fait et un fort esprit d’entreprenariat  mais cela ne se fera pas sans une mobilisation et une solidarité entre Sfax la ville avec son arrière pays et entre  la région de Sfax et toutes les régions du centre et du sud.
Enfin, il est grand temps de repenser notre modèle de gouvernance et de développement régionale avec comme objectifs une vraie autonomie, une solidarité et une complémentarité de toutes les régions de la Tunisie.
Imed Ayadi
Vice Président Association Beit El Khibra (– Forum Actions et Développement de Sfax)

samedi 2 juillet 2011

Psychanalyse de l'intégriste.Que se passe t-il dans la tête des intégristes qu'ils soient politiques, religieux ou philosophique






  • Psychanalyse de l'intégriste


Que se passe t-il dans la tête des intégristes qu'ils soient politiques, religieux ou philosophiques . Quels sont leurs symptômes ? Quelle est leur problématique ? Par François Perrot
  
Que se passe t-il dans la tête des intégristes qu'ils soient politiques, religieux ou philosophiques . Quels sont leurs symptômes ? Quelle est leur problématique ?

Les intégristes parlent beaucoup de sexualité et toujours de façon négative comme si le sexe était intrinséquement mauvais. Leur obsession, c'est le sexe. Et c'est logique dans la mesure où se sont avant tout des êtres frustrés. Chez eux, la frustration, c'est le manque de puissance, plus exactement, le sentiment de manquer de virilité. Les intégristes ont un problème avec leur propre virilité. L'intégriste confond d'ailleurs virilité et brutalité. Il a besoin d'être brutal, c'est-à-dire de dominer, de mépriser l'Autre pour se sentir viril. Par un phénomène de surcompensation, ce mode de fonctionnement est le même chez tous ceux qui se sont installés dans des certitudes. Tous les idéologues ont la même représentation de l'histoire . Celle-ci est considérée comme un combat terrible qui grâce au Graal, qu'ils sont certains d'avoir trouvé, se termine par la victoire apocalyptique des bons sur les méchants . Chez les intégristes religieux, le Graal, c'est la foi. Tous les intégrismes partagent le même fantasme. Tous rêvent de rétablir un passé mythique. Tous adhèrent à une vérité déjà dite une fois pour toute, tous condamnent la modernité et la démocratie, tous voient dans chaque idée nouvelle une erreur à combattre et chez ceux qui les produisent un ennemi à détruire. Au fond tous les intégristes aspirent à retrouver l'état idyllique ou fusionnel qu'ils ont connu quand ils étaient dans le ventre de leur mère. Il est frappant de voir que tous les intégrismes notamment religieux honorent la Mère et détestent les femmes qui sont toujours leurs premières victimes .
  
Pourquoi tant de haine envers les femmes ? Tout se passe chez les puritains, comme si la différence sexuelle était une maladie honteuse , comme si la féminité recelait un mystérieux danger, auquel la mort serait mille fois préférable. Les intégristes purs et durs n'ont pas peur de la mort : ils ont peur de la Femme. Mais pourquoi des êtres si forts auraient-ils tant à craindre des êtres si "faibles" que sont supposées être les femmes. Et pourquoi ces hommes qui n'en finissent pas de réaffirmer leur puissance virile, en méprisant les femmes, en s'offrant en sacrifice, pourquoi se donnent-ils tant de mal pour que leur virilité soit bien visible. Auraient-ils un doute sur ce point ?

La crainte de perdre sa maîtrise virile est centrale dans la problématique masculine. C'est tout d'abord parce que l'érection n'est pas un acte volontaire. Ne pas pouvoir contrôler son érection cause une blessure narcissique. Plutôt que d'assumer son désir, l'intégriste verra chez les femmes des êtres doués du pouvoir occulte de le posséder. D'où le fameux mythe de la sorcière. La femme symbolise la séduction et la tentation, elle est celle qui fait sortir du chemin. C'est pourquoi le voilement des femmes correspond non seulement à un déni de la réalité mais à un évitement de la différence sexuelle, et finalement, de la sexualité masculine. La femme représente aussi l'absence de pénis. Elle est celle qui est castrée. Cette absence de pénis la disqualifie. C'est pourquoi, la faiblesse est assimilée à la femme. Par conséquent, sa place doit se cantonner à la maison. Et de l'exclusion à la diabolisation, il n'y a qu'un pas. Il faut à tout prix protéger la société de l'influence des femmes. C'est à cause de la Femme que l'homme a été banni de son paradis originel.

Tous les intégristes sont misogynes. Ils affirment tous qu'ils ont un grand respect de la femme et que tout ce qu'ils font pour elle est destiné à l'honorer. En fait la seule femme qu'ils respecte, c'est la Mère. Il est bien évident qu'imposer un voile aux femmes, exiger d'elles qu'elles soient soumises au père au mari ou au frère n'a rien à voir avec des sentiments amoureux ! Dans le système de représentation des intégristes, ces comportements trouvent pourtant des justifications, pour la plupart liées à la notion de pureté . Les femmes possèdent le pouvoir de porter les enfants. Il faut donc les surveiller pour garantir la pureté du groupe. Du fait que ce sont les femmes qui sont enceintes, un homme ne peut jamais être sûr que l'enfant est de lui, d'où la nécessité du contrôle de la sexualité des femmes. Les tchadors et burkas des musulmanes n'ont pas d'autre fonction. Cependant, les femmes sont toujours suspectées d'être des créatures impures, du fait même qu'elles perdent régulièrement du sang. Ainsi quoiqu'elles fassent elles sont coupables ! Le fantasme de la pureté est le fondement inconscient de toutes les idéologies totalitaires. Le mot d'ordre qui appelle aux massacres et à la barbarie est "la purification".

Ce mythe de la purification a pour conséquence la haine de celui qui est différent : le juif, le franc-maçon, le libre-penseur, etc. Cette haine a pour origine la haine de soi, en effet il y a toujours un écart entre l'image de soi que l'on aimerait donner aux autres et ce que l'on est réellement et qui se manifeste qu'on le veuille ou non. Ce rejet de sa nature profonde peut aller jusqu'à l'autodestruction que les intégristes nomment le sacrifice. D'où l'utilité des guerres saintes !

L'intégriste est très souvent violent envers son prochain. En effet, les gens qui sont solidement installés dans leurs certitudes condamnent ceux qui ne les partagent pas. Assurés de leur bon droit et de leur vérité, ils cèdent à la tentation d'imposer leur foi par la violence. Si un homme refuse de se convertir, l'Amour du Bien commande alors de le contraindre. L'alibi c'est : je le combats pour son bien. La violence est ainsi légitimée, et c'est une raison supplémentaire de considérer que la guerre puisse être sainte ! C'est grâce à ces "bonnes" intentions que l'on passe du désir de paradis à l'enfer qui lui n'a rien de virtuel comme le montre l'histoire humaine.

Les intégristes ont peur de la sexualité. Il est toujours question chez eux de ce doute sur la virilité. Pour lutter contre sa propre angoisse, le fanatique évite autant qu'il lui est possible de jouir. Et qui s'interdit de jouir ne supporte pas logiquement que l'autre jouisse. L' objectif alors devient évident : la répression du désir. Cela donne quoi ? Des hommes culpabilisés et par conséquent soumis, mais aussi des fous furieux, des meurtriers. De toutes les idéologies, les religions sont les armes les plus terribles, parce qu'elles peuvent transformer un être humain en guerrier voire en kamikaze. On ne peut en déduire pour autant que les religions sont dangereuses. Le message divin est ambivalent, il est à la fois guerrier et pacifique. "De vos socs, forgez des épées !" lit-on dans le prophète Joël. Mais dans Isaïe il est aussi écrit , " De vos épées, forgez des socs ! ". La Bible dit tout et son contraire. Il en est de même pour le Coran. A la sourate 2, la guerre tuant tous les adversaires est permise face à l'agression, et à la sourate 8, il faut cesser les hostilités si l'ennemi le désire. Comme les textes sacrés sont souvent des compilations de maximes orales mises bout à bout , on y trouve à la fois la guerre et la paix. Si nous considérons la religion comme uniquement dangereuse nous tombons dans l'intégrisme athée. Les religions ne sont-elles d'ailleurs pas elles aussi en droit de vilipender les athéismes, quand on voit les horreurs commises par Hitler, Staline, Mao et plus récemment Pol Pot. Voyons plutôt à quel désir Dieu correspond. Le Dieu des intégristes est à leur image : cruel, sanglant, revanchard, sadique. Mais le vrai danger ne vient pas de la religion, il réside plutôt dans notre rapport à nos propres désirs. Devient intégriste celui qui refuse de regarder son désir en face, celui qui refuse de l'assumer, qui cherche à le contrôler en le niant et non à le maîtriser.

L'intégriste idolâtre le chef. Celui-ci est l' homme sans peur et sans reproche, un père imaginaire tout-puissant. L'intégriste n'a pas besoin de Dieu, mais il lui faut un gourou à la perpétuelle érection. Les dictateurs symbolisent le Phallus qui fascine. Le tyran est seul capable d'échapper au pouvoir maléfique de la féminité, il est crédité d'un contrôle total sur ses pulsions, donc sur ses désirs. L'intégriste en choisissant un chef aura par personne interposée l'impression "d'en avoir". Son idolâtrie calme son angoisse de castration.

Ainsi, liée à une intense frustration sexuelle, la peur des femmes n'est pas seulement le symptôme d'une maladie appelée intégrisme , mais son ressort inconscient. Un fanatique ne discute pas car il dispose d'une arme absolue : la certitude d'avoir raison. L'intégriste est d'abord un homme qui est gonflé d'orgueil par son omniscience, au point qu'il trouve légitime d'imposer sa vérité à tous, fût-ce par la force. Il a la prétention de possèder la Vérité, et ce privilège le rend invincible. Et puisqu'il la possède, il peut s'en servir comme d'une arme, d'autant plus que cette vérité contient une promesse messianique qu'il lui appartient de réaliser. A lui de faire advenir le Paradis sur la terre ! La vérité ainsi conçue est unique et immuable. Or l'existence même de la féminité, parce qu'elle incarne la différence, remet en question la réalisation du fantasme d'une société parfaite. Voilà comment se fait la différence entre ceux qui croient savoir et ceux qui s'autorisent à douter. Entre ceux qui haranguent et ceux qui essaient de dialoguer. Entre une logique totalitaire, fondée sur le narcissisme, et une logique démocratique, fondée sur la reconnaissance de l'altérité.

Les intégristes sont incapables de passer du narcissisme à l'altruisme obsédés et tétanisés qu'ils sont par leur propre désir.